Si on en croit Instagram, durant les congés, ceux qui ne sont pas à Bali sont au Portugal, ou l’inverse, ou pas loin en tout cas. A mes yeux, le Portugal, la ville de Porto et la vallée du Douro en particulier ont quelques arguments indéniables en leur faveur. C’est plus près de chez nous, c’est beau, c’est bon, l’accueil est excellent et on y savoure les délicieux vins et portos produits par les Symington Family Estates dans des cadres enchanteurs. Vous cherchez une destination de rêve pour vous ressourcer et éveiller vos sens, ne cherchez plus, mettez le cap sur Porto et la vallée du Douro.

Graham’s Port Lodge

A Porto, vous ne manquerez pas de flâner au hasard des rues, de part et d’autre du Douro, pour profiter des vues envoûtantes sur la ville et son architecture contrastée. Les couleurs, les façades carrelées, les escaliers dérobés, les structures métalliques des ponts et ascenseurs, et puis les chais des différentes grandes maisons productrices de porto. Pour l’amateur, c’est un rêve éveillé, on a envie de tout visiter, mais cette fois, c’est au tour du Graham’s Port Lodge, et on ne le regrette pas. Attention, pour bénéficier d’une visite de qualité, il faut réserver, mais vous ne le regretterez pas. Un bref résumé de la remarquable histoire de la famille Symington, une visite guidées des chais, une dégustation, un passage par la boutique où vous craquerez probablement pour l’une ou l’autre bouteille, et ensuite, cerise sur le gâteau, la possibilité de prendre un verre ou même de se restaurer en profitant de la vue du restaurant et bar à vin Vinum (là aussi, une réservation est conseillée). Pour l’apéro, laissez-vous tenter par un porto blanc + tonic, et à table, foncez sur les vins Altano, le blanc est remarquable, et l’organic rouge témoigne d’une volonté effective d’exploiter les vignobles du Douro de manière durable.

 

 

Dégustation de portos Graham’s

Vous choisirez la dégustation qui vous convient selon vos goûts (et votre budget). Pour ma part, j’ai eu la chance de déguster une série de 5 portos Graham’s du type Tawny, avec un coup de foudre (c’est le cas de le dire) pour le 20 ans et la certitude d’avoir déniché un incroyable rapport plaisir/prix avec le 10 ans. Pour rappel, les portos tawny sont des portos obtenus par assemblage de vins de diverses années, vieillis généralement en fût de chêne afin d’obtenir des caractéristiques organoleptiques de grande qualité. L’âge mentionné sur l’étiquette correspond à la moyenne d’âge approximative des vins assemblés et peut être de 10 ans, 20 ans, 30 ans et 40 ans ou plus. Ils sont donc mis en bouteille très tardivement et l’année d’embouteillage figure sur l’étiquette.

 

La vallée du Douro en train

Direction gare de Sao Bento dans le centre de Porto. Prévoyez quelques minutes, vous ne résisterez pas à l’envie d’admirer la gare et de prendre quelques clichés souvenir. Ensuite, on embarque dans un petit train qui relie Porto au petit village de Pocinho, terminus de la voie de chemin de fer nommée Linha do Doura. En chemin, vous admirerez le Douro, ses petits villages, ses magnifiques quintas et les vignobles en terrasses, fruits du travail de nombreuses générations de vignerons. Paysage unique, et émotions garanties. Et pour vous mettre dans l’ambiance prévoyez une petite collation pour le train, pourquoi pas des pasteis et un porto Graham’s Tawny 10 ans. Merci  à nos hôtes pour cette charmante attention.

Quinta dos Malvedos

Il y a de nombreuses quintas à visiter aux alentours des villages de Pinhao, Tua, Vale de Figueira. Certaines bénéficient d’infrastructure d’accueil, d’autres ne sont ouvertes que sur rendez-vous, et parfois, il faut avoir la chance d’être invité, comme pour visiter la maison de famille Quinta dos Malvedos. Difficile de décrire le calme et la sérénité qui y règnent. A peine la valise posée, la splendeur de la nature vous enveloppe, vous êtes petit et vous vous sentez bien. Un cadre de rêve pour goûter à l’hospitalité portugaise, et bien sûr, pousser plus loin la découverte des portos, avec une mémorable dégustation.

 

Dégustation de porto Vintage

Il y a dégustation et dégustation, et c’est là que le boulot se mélange avec le hobby, et que franchement, pendant un bon moment, j’étais loin de me douter que je travaillais. Quel bonheur de pouvoir déguster une si belle série de portos, un grand merci à nos hôtes Isabel Monteiro et Filipe Pinto da Silva pour ce moment inoubliable. Tu as dégusté quoi exactement me demanderait un ami curieux de me voir si enthousiaste? Des portos vintage. Ils ne sont produits que dans les années exceptionnelles et proviennent des meilleurs vignobles. Le vintage est le classement le plus élevé déclaré par l’appellation et représente un très faible pourcentage des vins de Porto (environ 2%). Après son passage en fût, il doit être embouteillé entre le 1er juillet de la 2ème année et le 30 juillet de la 3ème année à compter de l’année de récolte afin de conserver sa fraîcheur et tout son fruité. Contrairement aux autres portos, le porto vintage vieillit et se bonifie en bouteille. Il peut atteindre sa maturité au bout de 20 ans et parfois beaucoup plus. Tout comme les colheitas, avant de pouvoir déclarer une année vintage, il faut que le producteur ou le négociant fasse instruire sa demande auprès de l’Instituto dos Vinhos do Douro e do Porto. Lorsque la plupart des maisons déclarent un millésime, cette année est appelée classique. Il y a généralement trois à quatre déclarations par décennie. On peut noter un fait amusant: il n’y a jamais eu de millésime classique dans une année se terminant par 9. Le porto vintage est un vin de très longue garde, mais une fois la bouteille ouverte, il est sensible à l’oxydation et on conseille donc de le consommer dans les 24 heures qui suivent son débouchage. Ce n’est pas un problème, je vous l’assure.

Parmi les différents portos vintage dégustés, le Graham’s Stone Terraces 2016 est tout à fait sublime : concentration, complexité, texture veloutée, longueur, équilibre. Un vin qui annonce de grands moments d’émotion pour les ceux qui auront la chance de le goûter d’ici quelques années … J’en rêve déjà !