J’aimais le cadre du restaurant La Canne en Ville, ses petites pièces intimes et chaleureuses, un peu comme si on allait manger chez les plus sympas de nos oncles et tantes. J’aimais également la cuisine française traditionnelle, généreuse, soignée, et les flacons attentivement sélectionnés par la patronne pour accompagner le tout. J’aime encore et toujours le lieu, et j’aime vraiment beaucoup la cuisine de Kevin Lejeune qui s’y est installé depuis quelques mois. Ce nom vous dit quelque chose ? C’est sans doute parce qu’il a évolué pendant 10 ans aux côtés de David Martin à La Paix avant de prendre son envol. Notons qu’il n’est pas seul, lors de votre passage, vous rencontrerez également sa compagne Virginie Essers qui sera aux petits soins pour que vous passiez un agréable moment dans une ambiance détendue.

Dans l’assiette, de la cuisine française gastronomique, à base de produits frais soigneusement sélectionnés, pour des assiettes à la fois jolies, savoureuses et digestes. C’est créatif, innovant, parfois innattendu. On sent que le chef n’a pas peur de prendre des décisions tranchées et même quelques risques. Lorsque j’ai eu la chance d’y passer une délicieuse soirée début février, j’ai été conquis par les poireaux aux truffes noires, jaunes d’oeufs et noisettes Piémont, ou les côtes de veau de lait accompagnées de choux fleur et jarret braisé. Par contre, une préparation de sole accompagnée de choux kale, pommes vertes et sauce aux oursins m’a nettement moins parlé, trop de saveurs trop incisives pour moi. Chose rare, le dessert au chocolat combiné avec des fruits de la passion et du caramel miso m’a séduit alors que j’ai pour habitude de passer mon tour pour le dessert …

 

Côté carte des vins, c’est assez classique, avec une majorité de vins français (ce qui est plutôt cohérent pour un restaurant de gastronomie française), avec une dominance du Bordelais, du Rhône et de la Bourgogne. Avec beaucoup de millésimes récents mais quelques millésimes anciens qui permettent de trouver des vins dont la finesse et la complexité pourront se marier à merveille avec la cuisine proposée. On trouve déjà quelques flacons à 30-40 euros mais on peut facilement passer les 100 euros pour les vins plus matures, ce qui reste très raisonnable.

Et si on se le faisait au champagne Bertrand-Delespierre ?

J’avais  bien entendu pris le temps de découvrir la carte des vins, mais je n’ai pas dû faire de choix (toujours difficile pour moi de renoncer) vu que le repas était accompagné des champagnes de la famille Bertrand-Delespierre représentée par la nouvelle génération, j’ai nommé Clémence Bertrand et Adrien Bertrand. Durant toute la soirée, ils se sont coupés en quatre pour présenter leurs cuvées aux différentes tables et répondre aux nombreuses questions des clients. Un repas en présence des vignerons, c’est trop stylé 😉 Frère et soeur à qui parents et grand-parents passent la main, nouvelles étiquettes, envie de nouveauté, respect des anciens et envie d’avancer, humilité et sympathie, c’est plutôt séduisant dans le verre comme sur le plan humain, et je ne peux m’empêcher de penser à mes amis de la famille Tarlant qui vivaient une évolution comparable il y a une dizaine d’années. Je souhaite le même succès à Clémence et Adrien !

La Canne en Ville
Rue de la Réforme 22
1050 Ixelles
Belgique
+32 2 347 29 26
Lacanneenville.be

Champagne Bertrand-Delespierre
12 rue Jardin le Poivre
51500 Chamery
+33 3 26 97 63 19
Bertrand-Delespierre.fr