Thierry Germain, vigneron au Domaine des Roches Neuves, c’est un nom qui claque, un nom connu, un nom qui trouve un écho favorable auprès d’autres vignerons branchés biodynamie ou pas, un nom que les belges aperçoivent dans les linéaires de certaines enseignes de la grande distribution, mais surtout chez un excellent caviste traditionnel et en ligne, j’ai nommé les Vins Pirard. Et lorsque l’on a la chance de passer un moment à table avec lui, on aperçoit en quelques heures, des étoiles et des larmes dans ses yeux, tellement l’homme est sensible et sincère.

« Ne faire qu’un avec la plante et son terroir », c »est la philosophie de Thierry Germain, mais les choses ne se sont pas faites en une nuit. Á 23 ans, Thierry Germain débarque de son Bordelais natal suite à quelques mésententes familiales. Choc thermique. Il faudra vingt ans à la douceur angevine pour l’amadouer. Le girondin fougueux a fini d’imposer. Il s’est posé, a grandi, jusqu’à se faire plus petit que le végétal auquel il est soumis. Les yeux grands ouverts sur le vent qui conditionne le vin.

Thierry Germain est le savant fou de la région Saumuroise, voire même de la Loire viticole! Il se remet sans cesse en question, tant sur la pratique de la vigne, que sur les méthodes de vinification.Une approche très sensible et proche de la nature… « En rognant, on relance la production des feuilles. En laissant la plante dans son cycle, jusqu’à l’aboutissement des vrilles, elle va alors se tourner vers son fruit pour le nourrir (de même : ne pas tondre, laisser aller chaque plante jusqu’à la graine qui propage la diversité et favorise aussi celle des levures). La terre nourricière couve la vie. Ce cordon maternel est l’objet de toutes les attentions pour que le végétal s’élance enfin vers l’air et la lumière, son énergie vitale »

En 10 ans, Thierry Germain a hissé les vins de son domaine des Roches Neuves au sommet des vins rouges ligériens.
Disposant d’une petite trentaine d’hectares sur les meilleurs secteurs de Saumur, Thierry Germain s’efforce d’harmoniser la personnalité de ses terroirs avec ses deux cépages fétiches, le cabernet-franc et le chenin, par le biais de la ulture biodynamique.

Au domaine, chaque pied de vignes est considéré comme un individu à part entière, avec ses différences, ses défauts et ses qualités. Cette démarche ne cherche pas à extraire le meilleur de chaque cep, mais plutôt à créer une diversité, un équilibre sain, afin de transcrire le plus fidèlement possible la dimension identitaire de chaque parcelle.  « Il faut se défendre de toucher le vin et écouter ce qu’il veut dire. Lui trouver le contenant rêvé et toujours travailler sur la masse pour préserver le fruit. Sur les blancs, foudre ovale, la hauteur plus que la largeur. Sur les rouges, foudre rond, celui de la Loire pour trouver la chair et le floral des milieux de bouche. Rappeler au vin d’où il vient pour ne pas le choquer, le laisser dans son élément. »

Quelques vins pour découvrir le travail de Thierry Germain