Malheureusement, vacciné ou pas, nous sommes plusieurs amateurs de vin à être passés par la case covid, avec plus ou moins de séquelles, dont la perte du goût et de l’odorat pour certains. C’est frustrant, affolant, désespérant, mais heureusement pas définitif et on peut même stimuler ces sens avec des exercices journaliers afin de récupérer le plus rapidement possible. Mais avant de passer aux exercices, rappelons ce que sont le goût et l’odorat.

Le goût

Le goût est notre capacité à percevoir les saveurs fondamentales que sont le sucré, le salé, l’acide, l’amer et l’unami. Le goût est complémentaire de l’odorat mais différent. Il est fréquent que l’on confonde les deux et que l’on dise avoir perdu le goût alors que c’est l’odorat que l’on a perdu. D’ailleurs, quand on perd l’odorat à cause du covid par exemple, il nous reste heureusement le goût qui permet de faire la différence entre un fruit sucré et acide ou un chicon amer que l’on a  légèrement salé 😉

L’odorat

L’odorat est notre capacité à percevoir les odeurs qui peuvent provenir de l’air inspiré mais également des aliments que nous mangeons et dont les molécules qui remontent vers le nez par l’arrière de la bouche (quand il s’agit de vin, on parle souvent de rétro-olfaction). Ce sens essentiel nous prévient des dangers dans la vie quotidienne (odeur de gaz, feu, produit chimique), influence nos affinités sociales et nous procure des plaisirs comme sentir le parfum des fleurs ou les arômes envoutants d’un bon plat qui mijote.

L’odorat est un sens fragile, mais heureusement, tout au long de notre vie, nous produisons des neurones qui perçoivent les odeurs et nous avons donc une fabuleuse capacité à régénérer notre odorat. Dans le cadre du covid, il semble que la majorité des patients récupèrent, certains en quelques semaines, d’autres en plusieurs mois. Patience et persévérance dans les exercices, donc !

Un phénomène étrange n’est pas exclu non plus : il arrive que l’on perçoive encore les odeurs mais qu’elles soient complètement distordues. C’est mon cas pour l’instant. L’ail m’évoque le poivre, le vin sent systématiquement la vieille prune, l’estragon sent l’herbe fraîchement coupée, mon déo pue l’eau de vaisselle (bon ça, ça a peut être toujours été le cas, mais vous auriez dû me le dire !).

Le training olfactif

Pour favoriser le retour de l’odorat, le service d’oto-rhino-laryngologie (ORL) de Saint-Luc conseille le training olfactif dans une brochure vachement claire dont je m’inspire librement dans le cadre de cet article. Il s’agit de s’entraîner 2 fois par jour pendant 5 minutes environ.

On choisit 4 odeurs appartenant à des familles bien distinctes, par exemple la violette, le citron, la muscade et le cacao. On s’installe au calme, on ferme les yeux et on sent au hasard une odeur et on essaie de la deviner. On vérifie si c’est correct et on passe à la suivante. Le processus de récupération est lent et ces exercices doivent donc être effectués aussi longtemps que nécessaire. Patience et persévérance sont les clés du succès. Pour les amateurs de vin qui ont un outil comme le nez du vin à la maison, c’est le moment parfait pour ressortir le coffret et s’exercer tous les jours. Et pourquoi ne pas sentir un verre de vin deux fois par jour également, pour essayer d’en percevoir les arômes. Pour le moment, dans mon cas, tous les rouges évoquent une vielle prune relevée d’un trait de vinaigre. Et le basilique me fait penser au fenouil. Vivement que les choses s’améliorent !

Une alimentation saine et variée

En plus du training olfactif, le service ORL de Saint-Luc recommande une alimentation saine et variée. La perte de l’odorat diminuant notre plaisir de manger, on risque de se détourner de certains aliments qui paraissent fades ou mauvais. On a également tendance à manger plus sucré ou salé pour compenser la perte d’odorat par un excès de sensations gustatives. Pour retrouver un minimum de plaisir à manger, veillez à la présentation des plats car on mange aussi avec les yeux et jouez sur les textures (chaud/froid, croquant/moelleux, …).